En voiture, Simone !

Le voyage tel que nous avions commencé à l’imaginer avait de l’allure, à la barre d’un catamaran de 44 pieds ou à sillonner les steppes mongoles à bord du Transsibérien. Nous avons finalement choisi d’entamer notre périple… en camping-car !!!

 

Comment a-t-on pu en arriver à ce choix radical, nous qui assimilions les camping-caristes à d’indécrottables adeptes de vacances entassés au Cap d’Agde ? Quel argument a pu nous inciter à acquérir un moyen de transport qui constituait pour nous, jusqu’à une période récente, un fléau esthétique et écologique, en plus d’emmerder tout le monde à rouler à 70 km/h sur l’autoroute ? Comment envisager des « vacances » dans un placard ou un clapier où il faut abaisser la table pour installer le lit, avec vue sur la cassette à eaux noires du voisin ? Comment faire de cet espace confiné et ringard un instrument de notre liberté ?

Nous devons immédiatement présenter nos plus plates excuses à la communauté des camping-caristes (et à l’ensemble du département de l’Hérault au passage !). Bon, certes, au départ, on se la jouait un peu snob, envisageant d’atteler une Airstream full-alu à l’arrière princier d’un Defender, d’acheter un pick-up cellule Tischer ou, éventuellement, d’acquérir un vieux Combi Volkswagen orange… Mais force était de constater que nous n’avions plus 20 ans, que nous avions remisé nos tuniques à fleurs depuis pas mal de temps et que nous étions flanqués de 3 enfants turbulents (ou flemmards en fonction des moments de la journée et de l’activité proposée) !

Et puis nous nous sommes remémorés notre « première fois », certes dans le meilleur cadre et les conditions les plus favorables qui soient ; ce voyage itinérant en Nouvelle-Zélande qui nous avait permis de vivre des moments de voyage à jamais gravés dans notre mémoire.

Enfin, nous avons réalisé que dans cet univers « parallèle » se côtoient des individus et des familles aux profils fort différents, se garent des véhicules bien décrépis à côté d’embarcations qui valent le prix d’une belle maison bourgeoise. Pour finalement tous se retrouver aux aires de services où on se débarrasse de ses eaux usées avant de se perdre à la recherche de spots incroyables en pleine nature !

Après d’interminables heures passées à chercher des informations sur les dimensions, les performances techniques et les contraintes pour faire transiter ce genre de bolides entre les continents et boostés par les témoignages dithyrambiques de familles parties ainsi faire le tour du monde, nous voilà partis arpenter les allées du Salon du camping-car et du véhicule de loisir au Parc des Expositions de Paris-Le Bourget. Tout un programme en soit qui a fait de nous « des pros » de la question !!!

Nous avons fini par établir un cahier des charges précis (une propulsion à roues jumelées, 5 places carte grise, 5 couchages permanents et « indépendants », la climatisation dans le porteur et la cabine, une vraie cabine de douche, un grand frigo pour pouvoir voyager avec le traitement médical de Simon, un chauffage gaz…) qu’il nous a été impossible de respecter ; pour résumer, il nous fallait choisir entre l’habitabilité et la puissance, entre le confort et la robustesse ! Bref, on n’a pas de propulsion, ni de climatisation dans notre maison à roulettes, mais on peut s’y entasser à 5 en toute légalité, y dormir sans se grimper dessus et s’y laver sans être assis sur la cuvette des WC ! Le LUXE !

 

Le grand gagnant de notre implacable sélection est :

  • un ADRIA 670SK de 2005 sur porteur Fiat Ducato avec un moteur diesel 2.8JTD de 143 CV (88 000 kms au compteur) ;
  • aux proportions généreuses (l:6,92m x L:2,21m x h:3,08 m, pour un poids maximal officiel de 3,5t – Arnaud ayant omis de renouveler son permis poids-lourds, nous avons dû renoncer à plus gros) ;

 

  • et aux équipements à faire pâlir d’envie toute bonne ménagère de 46 ans, jugez un peu :
    • Bonne garde au sol
    • Pas d’électronique
    • Une charge utile de 420kg soit, après retrait du poids des 5 passagers, 192kg de bagages et d’équipements maximum… il va falloir faire du tri !
    • Des réservoirs « à foison » (diesel : 80 litres / eau propre : 100 litres / eaux grises : 80 litres)… un peu limite pour un voyage au long cours !
    • Double dinette
    • Cuisine équipée : frigo trimix de 140l avec freezer, four, plaque 3 feux
    • 5 lits (2 lits superposés et 1 lit transformable à l’arrière + 1 « chambre parentale »)
    • Chauffage au gaz
    • Auvent
    • Porte-vélos
    • Serrures de sécurité Fiamma
    • Et des rangements à foison !

 

Se lancer sur les chemins du monde avec un CC nécessite de lister au préalable les difficultés que nous ne manquerons pas de rencontrer et d’y apporter, autant que faire se peut, des solutions ! 

[Les rubriques ci-dessous sont à usage des candidats au voyage en CC qui cherchent des informations « techniques »]